Arthrose, scoliose, maladie respiratoire, fracture… le champ d’application de la kinésithérapie est de plus en plus large. En raison du vieillissement de la population et des pathologies qui y sont associées, la pratique gagne du terrain. Face à cet engouement, les kinésithérapeutes voient leurs activités se dynamiser et avec elles la charge de travail. En plus de prendre soin de leurs patients, ils doivent également s’occuper de tâches administratives. Certains kinésithérapeutes pratiquent en effet le tiers payant, un dispositif permettant aux patients de ne pas avancer de frais de soins ou de médicaments. Comment ce système fonctionne-t-il ? Quelles solutions pour le gérer ?
Le tiers payant, en quoi ça consiste ?
Le tiers payant est un système permettant aux patients de consulter leur médecin traitant ou de s’acheter des médicaments en pharmacie sans avoir à avancer des frais de soins. Ce dispositif a été mis en place dans le but de permettre aux ménages les plus modestes d’avoir accès à des soins médicaux. En 2012, plus d’un tiers des actes effectués par des médecins libéraux ont été soumis au tiers payant.
Le concept est simple. Lorsqu’un patient vient en consultation chez un médecin généraliste, un dentiste, un kinésithérapeute… il avance les frais des soins. Il se fera ensuite rembourser par sa mutuelle et sa caisse d’assurance. Ce remboursement peut se faire sous quelques jours avec la carte vitale, ou après quelques semaines avec une feuille de soins électronique (FSE). Si toutefois il est bénéficiaire du tiers payant, le paiement de la consultation sera, partiellement ou en totalité, directement à la charge de l’assurance maladie. Le patient n’aura qu’à payer le ticket modérateur.
La gestion du tiers payant pour les kinésithérapeutes
Le système du tiers payant permet à un patient de se libérer de l’intégralité ou d’une partie de ses frais médicaux. Ceux-ci seront à la charge de sa mutuelle. Ainsi, le kinésithérapeute aura à facturer cette dernière. Une procédure entrant dans la gestion du tiers payant et qui constitue une charge de travail supplémentaire pour le praticien. À noter que depuis le 1er octobre 2015, le kinésithérapeute peut appliquer le régime du tiers payant sans aucune formalité.
En France, sauf exception, les soins de kinésithérapie sont pris en charge à 60 % à partir de l’âge de 18 ans par la Sécurité sociale. Un chiffre plus ou moins considérable du côté du professionnel de santé. Pour garder le contrôle de sa trésorerie, le kinésithérapeute se doit de gérer au mieux le dispositif. Pour être sûr d’être réglé le plus rapidement, il doit effectuer correctement les différentes démarches administratives. Quelles sont les formalités en la matière ?
Si un kinésithérapeute décide d’appliquer le régime de tiers payant, il doit avant tout contrôler l’identité de son patient sous la présentation d’une carte d’identité. Il devra par la suite vérifier des données complémentaires afin d’obtenir un engagement de paiement de la part de sa mutuelle. Cette étape assurera le remboursement.
Enfin, il doit procéder à la facturation. En général, le remboursement se fait dans les deux mois après la fin du mois de facturation. En cas de retard de paiement, la mutuelle lui devra un intérêt de retard.
Comment gérer le tiers payant ?
La gestion du tiers payant est un travail de longue haleine, surtout pour les professionnels de santé. Absorbés par ces contraintes administratives, ils s’éloignent de leur fonction principale : soigner. Pour garder leur proximité avec leurs patients et se décharger de ces tâches, ils peuvent faire appel à des entreprises spécialisées dans la gestion du tiers payant. Quels en sont les avantages ?
Externaliser la gestion du tiers payant représente un gain de temps et d’énergie considérable. D’après une étude, le contrôle des paiements, les relances administratives et autres formalités inhérentes au système prendraient entre 3 à 4 heures par semaine du temps d’un professionnel de santé.
Par ailleurs, la gestion du tiers payant coûterait près de 3,5 euros par acte, avec encore plus de 4 % de rejets. En externalisant le tiers payant, le recouvrement des impayés et le paiement des factures seront plus rapides. Il va sans dire que le recours à un gestionnaire spécialisé sera plus que rentable.
Comment se déroule la gestion du tiers payant ?
En faisant appel à une entreprise de gestion, un kinésithérapeute pourra profiter des différentes solutions proposées. Il pourra bénéficier d’un accompagnement personnalisé répondant à ses besoins et aux obligations du dispositif.
Le suivi du tiers payant
Si sur le papier le tiers payant semble facile, en réalité le procédé est plus complexe. De nombreux éléments sont à prendre en compte pour la facturation. Avec une société d’experts, le praticien n’aura plus à se soucier de ces formalités. Grâce à des logiciels mis à disposition, il sera plus facile de pointer les séances, de traiter les ordonnances, de contrôler l’identité du patient… Ce suivi se fera régulièrement pour éviter toute défaillance. La société se chargera ensuite de transmettre les factures aux organismes payeurs.
Le traitement des impayés
Les impayés sont les factures non réglées par les mutualités dans les temps impartis. Selon les méthodes de transmission des factures, les remboursements se font entre 3 jours à 2 mois. Toutefois, au bout de 30 jours sans réponse, on peut considérer qu’une facture est impayée. Les impayés peuvent provenir soit de rejets, soit de retours de dossiers.
Cette situation est liée à des anomalies de la part du praticien ou de celle des mutualités elles-mêmes. C’est donc pour éviter ce type d’incident qu’il est préférable d’externaliser sa gestion du tiers payant. Sachez que plus les factures sont anciennes, plus il sera compliqué d’en obtenir le remboursement. Avec une société d’experts, vos réclamations se feront ainsi dans un délai assez court.
Comment bénéficier du tiers payant ?
Le tiers payant peut être pratiqué par les professionnels de santé et n’est pas obligatoire. Le dispositif était initialement réservé aux patients aux revenus modestes. Sont ainsi concernés, les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), de l’Aide Médicale d’État (AME) ou encore de l’aide pour l’obtention d’une complémentaire santé (ACS).
Depuis 2017, il s’agit d’un droit pour les femmes enceintes et les personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD).
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